Le télégraphe aérien de Claude Chappe, mis en place à la fin du XVIIIe siècle, marque une étape révolutionnaire dans l'histoire des communications. Inventé en 1792 par Claude Chappe, un ingénieur français, ce système permettait de transmettre des messages sur de longues distances en quelques minutes, une prouesse pour l'époque.
Le dispositif reposait sur une série de tours équipées de bras mécaniques articulés, visibles à des kilomètres à la ronde. Ces bras pouvaient être positionnés de différentes manières pour représenter des lettres ou des phrases codées. Le premier réseau, établi entre Paris et Lille, prouvait ainsi son efficacité et ouvrait la voie à une ère nouvelle de communication rapide qui influença profondément les opérations militaires et la gestion des informations au sein de l'État.
Par Paul Charbon
Le réseau de télégraphie aérienne s’est constitué progressivement en fonction des décisions prises au plus haut niveau dans le but d’obtenir des communications rapides entre la capitale et là où le besoin s’en faisait sentir, notamment avec les armées engagées dans de nombreuses batailles.
Le réseau s’est formé comme suit :
Claude Chappe se sert de ces lunettes anglaises au départ ; puis sous la Révolution, le Comité de salut public fonde l’industrie française de lunettes pour le télégraphe. Des lunettes de plusieurs fabricants français sont utilisées dès la mise en service de la ligne de Lille en 1794.
Jusqu’à Saint-Omer les appareils sont à nouveau installés sur les clochers des églises ; à partir de cette ville les emplacements des stations ne sont pas parfaitement connus, on suppose que le matériel est du type ambulant. Aménagée en 1803, cette ramification est fermée dès 1816 sur le tronçon Saint-Omer – Boulogne-sur-Mer tandis que la partie Lille – Saint-Omer ne cesse son activité qu’en 1852.
lls sont les seuls dépositaires du vocabulaire pour garantir le secret des dépêches ; en effet eux seuls sont habilités à coder et décoder les messages. Le codage est un travail particulièrement difficile puisqu’il s’agit de traduire les dépêches en un minimum de signaux sans en dénaturer le sens.